Bescond dans la tradition

Par Jean-Philippe CAVAILLEZ,

Médaillée avec le relais dames, la Morberande a perpétué cette belle tradition française

Elle qui rêvait de finir ces championnats du monde sur un podium « avec les copines » et de « ramener une médaille à Morbier », elle a été exaucée. Ouvreuse du relais tricolore hier, Anaïs Bescond s’est parfaitement acquittée de sa tâche. Avec cette médaille de bronze, les Françaises ont prouvé qu’elles avaient de la suite dans les idées, même après les retraits en avril dernier, de Sandrine Bailly et de Sylvie Becaert. Pour leurs premiers Championnats du monde, leurs remplaçantes, Anaïs Bescond (23 ans) et Sophie Boilley (21 ans) ne se sont pas démontées et ont profité des déconfitures des Russes, championnes olympiques en titre, seulement 9e avec six pénalités !, des Suédoises et Norvégiennes. Surtout, les deux nouvelles dames ont été parfaitement complétées par les deux leaders de cette équipe, Marie Dorin et Marie-Laure Brunet, parfaites hier.

Ces quatre dames ont perpétué une belle tradition française : comme lors des trois derniers Championnats du monde (2e en 2007, 3e en 2008 et 2009) et deux derniers JO (3e en 2006, 2e 2010), le relais féminin est monté sur le podium. « Le relais en France, on y tient, on y a vraiment à cœur de bien faire », assurait hier Marie Dorin, tandis que leur coach, Lionel Laurent, était épaté : « L’année dernière, j’avais la « Dream Team », mais on s’est dit qu’on allait faire nos preuves doucement avec cette équipe qui peut mener à Sotchi […]. Notre secret, c’est qu’on n’a pas de point faible. Je n’ai pas de Neuner, mais quatre filles qui tiennent la route. J’aurais vraiment été déçu si nous n’avions pas fait de médaille. Ce relais, c’était mon obsession depuis notre arrivée ici ».

La leader de l’équipe, Marie-Laure Brunet, en difficulté depuis le début de la compétition, avait pour sa part une grande confiance en ce relais new-look : « Avant même le début de saison, je savais que cette équipe pouvait rivaliser avec les meilleures. Dans un relais, tout peut se passer. On a montré qu’il fallait compter sur nous cette année et les années à venir. La prochaine fois, cela ne sera pas pour la 3e place. On partait pour gagner l’or, il y a tellement de choses qui peuvent se passer au tir, sur la piste. Le bronze, c’est super, c’est un beau travail d’équipe, c’est chouette ». Et Anaïs Bescond, une médaille autour du cou pour ses premiers mondiaux, ne disait pas autre chose. « J’ai intégré le relais cette année et je l’aime beaucoup. Gagner une médaille aujourd’hui (hier) était un grand objectif et ce podium est un immense cadeau ». Avant de rechausser les skis, à Oslo (dernière coupe du monde) ou à Méribel (championnats de France), la Morberande peut savourer. Sa saison, ponctuée par des championnats du monde aboutis, est une franche réussite.

J.-P. C.

Source : CAVAILLEZ Jean-Philippe. Bescond dans la tradition. In : Le Progrès. 14 mars 2011. [en ligne] http://www.leprogres.fr/sports/2011/03/14/bescond-dans-la-tradition?image=3D560EC8-5378-4199-A1EE-0245FA8B98D6#galery (Consulté le 14 mars 2011).