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[By Anaïs] La course : Une journée type, la suite…

[La suite de cet article]

La partie dans l’hôtel se termine, je me rends au stade en bus, avec les copines.
Parfois je pilote, parfois un des deux kinés nous emmène.

Il y a un timing précis, nous suivons des horaires pour tout. (Il y a d’abord celui du repas, il y a le créneau du « blood test », entre 11h55 et 12h10 nous devons être prêtes, dans nos chambres. Quelqu’un de l’organisation peut venir nous chercher pour nous accompagner  au contrôle anti-dopage. Une petite prise de sang y est réalisée par un médecin, pour vérifier principalement nos taux d’hématocrite, les réticulocytes et l’hémoglobine. Si les valeurs sont hors normes, on peut nous interdire le départ de la course.)

Arrivées aux cabanes, c’est l’heure des tests de skis. On a convenu la veille d’un lieu de rendez vous sur la piste avec les techniciens et Lionel. Pour quatre d’entre nous, nous avons un technicien attitré (Marie teste avec « Christian » notre Italien du groupe ; Marie Laure avec « Greg » chef de la cellule glisse ; Sophie avec « Bubu » le petit dernier arrivant du groupe ; quant à moi je teste avec « Bapt » ancien confrère biathlète reconverti depuis trois ans).
Pour les autres, il leur arrive de tester avec Lionel, ou selon les disponibilités, avec l’un ou l’autre des techniciens.
Marie Laure a écrit un bon article au sujet de ces travailleurs de l’ombre qui font tant pour notre réussite. Je ne veux pas faire de redite ou de plagiat, mais si l’envie ou la curiosité vous titille, je vous conseille d’aller le lire

Les techniciens, menés par le chef d’orchestre Greg ont un protocole bien précis pour chaque format de course. Ils savent toujours combien de temps leur est nécessaire pour chaque test qu’ils doivent réaliser. Ils nous donnent donc des créneaux, environ 1h45 à 1h15 avant le départ, en général 10 à 15 minutes par athlète, le temps de faire un tour de piste.

Avec Baptiste nous prenons 4 skis (deux chacun, normal !) et partons évaluer, tantôt « au patin » tantôt « à la glisse » qui du ski gauche ou du ski droit est le plus performant, polyvalent, facilitant, agréable…c’est une partie du travail qui me plaît particulièrement car, tout étant lié pleinement à la performance, cela me sort un peu du train-train de la technique et du tir.
Nous en profitons pour discuter un peu « tactique » de course (la lecture de la piste est importante, il y a toujours des secondes à gagner en gérant des trajectoires !).

Ces quelques minutes conditionnent souvent beaucoup la suite, car c’est le premier contact que j’ai avec les skis et la piste. Les « sensations » que j’ai à ce moment là vont souvent induire la suite de mon planning.

Cette fois ci, pour l’échauffement, il ne reste plus que deux horaires qui comptent, les réglages de tir et le départ de ma course (sachant que la piste est fermée 10 minutes avant le départ du dossard 1, à moi de gérer mon temps).
En fonction de ce que je sens avoir besoin (échauffement long, court, avec des accélérations longues, courtes ; à pied, à ski) j’aurai le temps ou non de retourner me poser dans la cabane après les tests de ski, ou au contraire, je vais partir directement sur la piste.

Avant les réglages de tir, je dois passer au contrôle carabine, où les officiels de l’IBU vérifient que ma carabine est conforme au règlement, contrôlent le poids de ma détente et marquent le numéro de série du boîtier de culasse.

Les réglages de tir me prennent environ 10 minutes, j’aime les faire après avoir skié de préférence un peu fort, pour arriver énervée, un peu comme en course. Je tire tout d’abord 5 balles au repos, généralement suivi de deux autres tirs de confirmation à l’effort. Enfin, je mets 5 balles debout, pour voir un peu comment ça va (ce n’est pas celui-ci qui est important). Tout cela sur carton, avec un œil aux fanions, qui m’indiquent mon vent de référence.
Le dialogue avec Polo ensuite, consiste toujours dans des questions rhétoriques, mais dont nous avons besoin pour nous rassurer, « Polo si quand j’arrive il n’y a plus de vent, je fais deux à droite et deux en haut ? », « Non, que à droite, toi tu montes déjà assez à l’effort, et s’il est plus fort tu en enlèves à gauche, OK ? », « Ok » et c’est parti ! ! !

Je confie ma carabine au kiné, qui veille dans l’air de départ à ce que tout fonctionne comme il se doit. Il fait la transition entre tout le monde. Chaque membre du staff est équipé d’un « bigo » (talky-walky), ils se parlent entre eux, plaisantent, déconnent (et parfois disent peut être des choses sérieuses, nous n’en savons rien nous, c’est un espace qui ne nous est pas autorisé !). Je rigole, évidemment.
C’est important par exemple lorsque Baptiste et Bubu testent des produits ou des structures sur la piste, se mettent d’accord pour le plus performant, pour qu’ils puissent en tenir informé en un instant Christian et Greg qui sont à la cabane (souvent loin du site de tests) afin de préparer les skis-courses sans perdre de temps !

Donc, si nous, athlètes, avons besoin de quelque chose, d’infos ou autre, nous pouvons nous tourner vers le kiné, qui envoie les infos/problèmes aux personnes concernées ! Le kiné dans l’air de départ réceptionne aussi les skis courses que Greg apporte (souvent avec une consigne par exemple « attention, on a mis des droites ! »), il nous secoue si on est en retard, ramollo ou endormi, il nous apaise si on est trop en stress…bref, il nous accompagne dans les derniers moments avant le départ (nous avons chacune un fonctionnement différent et des attentes dans l’air de départ différentes… cela dépend de beaucoup de choses et de gens. J’explique cela à titre d’exemple, pas que nous ayons nécessairement BESOIN de quelqu’un pour tout, tout le temps ! Beaucoup de choses sont mises en place pour notre confort, et j’en suis bien consciente !!!) Deux choses à faire avant le départ : marquer nos skis courses et mettre le transpondeur (bracelets aux chevilles pour le chrono).

Et c’est parti ! Si c’est une poursuite, attention à bien partir à notre heure précise, à la seconde prêt, sinon c’est la pénalité assurée !

[La suite et fin mardi…]

3 Commentaires

  1. catherine 30 janvier 2012

    Merci Anaïs pour toutes tes explications et le temps que tu consacres à nous raconter les détails qu’on ne soupçonne pas toujours…Bonne semaine norvégienne,on sera comme d’hab sur Eurosport ou une chaîne allemande pour suivre les courses!!! Bonne chance à toutes et à tous :))

  2. Burtin Jean noël 31 janvier 2012

    Génial !! Continue à nous expliquer ! J’ai l’impression d’être avec toi , je comprends mieu
    Je viendrais Voir ça de plus prêt à Rupolding
    Continue à nous faire rêver

  3. Patrick LESIMPLE (Chicago) 2 février 2012

    Sympa tout ça ! Merci et bonne chance à vous et toute l’EDF pour la fin de saison et le reste.

Les commentaires sont fermés.